Dans son livre, El 45, Felix Luna se souvient de l'année 1945 (pas de lumières dans les rues de Buenos Aires, pas de transistors, ni de postes de télévision, mais de nombreux trolleys, des chaussures à semelles hautes et des jupes longues). En 1945, nous rappelle Luna, l'Argentine était un pays aux routes poussiéreuses, sans trafic aérien, sans tourisme, sans industrie automobile. Tucumán était encore le "Jardin de la République" et San Juan n’était pas encore remis du tremblement de terre qui avait réuni Perón et Eva Duarte (Luna, pp. 52-53).
Evita vivait à Buenos Aires en 1945. Elle connaissait les œuvres de Quinquela Martin, le peintre issu de la classe laborieuse italienne avoisinante à La Boca, et il se peut qu’elle ait fredonné la chanson "J'attendrai". Mais elle voyait des scènes dans les rues de Buenos Aires que Felix Luna ne décrit pas: elle voyait mendier les enfants des orphelinats gérés par les 87 vieilles dames riches de la Société de Bienfaisance. Les enfants des orphelinats de la Société, le crâne rasé, identifiés par des numéros et non par des noms, se tenaient au coin des rues, avec à la main des sébilles en étain ou des pancartes portant ces mots: “Quête pour les enfants pauvres."
Evita savait ce que c’était d’être pauvre et sans travail, et après avoir visité l'Europe d'après-guerre, en 1947, elle savait ce qu'il fallait faire et ne pas faire pour aider ceux qui avaient besoin d'aide.
En premier lieu, elle avait suivi ce conseil donné par Monseigneur Roncalli (devenu plus tard le Pape Jean XXIII), “Ne vous encombrez pas du fardeau de la paperasserie officielle mais préservez la flexibilité d’une organisation non bureaucratique,” et cet autre conseil, donné par le prélat qui avait pu sonder la profondeur de son âme: “Dévouez-vous sans limite.”
Monseigneur Roncalli avait terminé sur cette phrase prophétique: “Rappelez-vous que le chemin qu’on prend pour aider les pauvres conduit toujours à la Croix.”
En second lieu, elle avait appris en Europe ce qu’il fallait faire pour que ses œuvres ne soient pas spirituellement appauvries (spartiates, comment disaient les bureaucrates). Ses villes, ses écoles, ses hôpitaux, ses villages pour les personnes du trosième âge, ses foyers pour les ouvrières et leurs enfants étaient conçus dans le but d'aider et de respecter les gens en tant que personnes plutôt que de chercher à en loger un grand nombre. Dans la Ville des Enfants, les uniformes étaient bannis et les habits et les jouets venaient des meilleurs magasins de Buenos Aires. Dans les résidences construites par la Fondation d’Evita dans le pays tout entier, on pouvait voir tous les enfants habillés différemment (sauf s'ils portaient les blouses qu’avaient tous les écoliers d’Argentine pour protéger leurs habits).
Ceux d'entre nous qui connaissent et aiment Evita depuis de nombreuses années doivent être d'accord avec Shakespeare: “Le bien que nous faisons est souvent enseveli avec notre dépouille mortelle.” Nous avons vu naître et se propager la légende noire d’Evita, cette légende inventée de toutes pièces par l'oligarchie argentine , publiée dans un un livre écrit par un membre de l’oligarchie et mis en musique par les Britanniques qui perdirent leur colonie officieuse "L'Argentine" quand Perón gagna les élections de 1945 (deux mots: Roca-Runciman suffiront à éclairer ceux qui doutent du statut colonial de l'Argentine sous l'oligarchie).
Joseph Page, Robert Crassweller, Marysa Navarro, et Alicia Dujovne Ortiz ont publié des livres bien documentés qui démontrent la fausseté des allégations selon lesquelles Evita aurait été une prostituée ( “L'image d’Evita comme prostituée ... était absolument sans fondement en fait, mais elle a bien servi à nourrir le sentiment d’antipathie et la division entre les classes sociales qui grandissaient autour de Perón .... ") Crassweller, 134).
Ces livres démontrent de même la fausseté d’une seconde allégation selon laquelle elle aurait collaboré avec les nazis (qui reposait sur des documents forgés de toutes pièces après la chute de Perón en 1955: voir Crassweller, Navarro et Ortiz).
Il en va de même pour la troisième allégation selon laquelle Evita aurait volé les riches pour donner aux pauvres: “On ne peut accuser Evita d’avoir mis un seul peso dans sa poche,” déclara un membre d’une commission qui enquêtait sur la Fondation Eva Perón en 1955. Mais de même que beaucoup de gens croient que le film JFK d’Oliver Stone révèle ce qui s’est vraiment passé à Dallas, de même beaucoup de gens croient que l’opéra anglo-américain révèle la véritable image d’Evita.
Une partie de l’œuvre léguée par Evita fut accomplie en partenariat avec Perón et le Congrès. Ensemble ils tissèrent un filet de protection pour les enfants, les travailleurs, les personnes du troisième âge et les pauvres d’Argentine. A chaque groupe il était officiellement donné dix Droits fondamentaux: Les Droits des personnes du troisième âge étaient les suivants: droit à l’aide, au logement, à la nourriture, à l’habillement, aux soins médicaux, à l’assistance spirituelle, au divertissement, au travail, à la tranquillité, et au respect.
Le filet de sécurité des travailleurs incluait l’accès aux soins médicaux, le salaire minimum, les congés payés, les pensions.
Evita joua également un rôle décisif dans l’obtention du vote des femmes. En 1951, des femmes furent élues au Congrès pour la première fois. Elles étaient toutes péronistes. Le Parti Péroniste Féminin avait été le seul à présenter une liste de candidates au Congrès.
La pierre d’angle du legs d’Evita en ce qui concerne la justice sociale fut la Fondation Eva Perón. Evita, suivant le conseil de Monseigneur Roncalli, ne s’investit pas dans les problèmes d’intendance de la Fondation. Elle laissait cela à Ramón Cereijo, Ministre des Finances, qui “recevait et contresignait des milliers de chèques qui arrivaient à la Fondation ... comme l’exigeait la loi.” (Navarro, 120). Les fonds de la Fondation venaient en majorité des travailleurs; “ces dons, qui formaient la masse de l’actif de la Fondation, semblent avoir été faits librement et sans contestation” (Navarro, 120). Les Syndicats offrirent la première quinzaine de leur augmentation de salaire à la FEP (Fondation Eva Perón) et en 1950, la CGT fut volontaire pour donner deux jours de salaire à la FEP. D’autres fonds venaient de contrats de travail, de loteries, de casinos, d’une taxe sur les billets de cinéma, d’une taxe sur les courses, du Congrès et de petites entreprises. Les gens qui fredonnent les refrains de l’opéra “et l’argent pleuvait”, peuvent sourire d’un air entendu mais les enquêteurs ont ceci à dire:
“Bien que la ligne de conduite de la Fondation ait été de “chercher à faire dans le luxe”, la Fondation fonctionnait bien mieux que nombre d’institutions plus rationnelles et plus modestes. Pour la première fois, il n’y avait pas d’inégalité en Argentine dans le domaine des soins médicaux.
“Il est difficile de prouver le gaspillage si une grande partie de ce pour quoi l’argent a été donné a été effectivement mis en place. Les hôpitaux d’Evita ont coûté cher mais ils fonctionnaient bien et ils ont duré; tout comme auraient duré ses autres œuvres si on leur en avait laissé la possibilité.
“Les choses qu’elle procurait: la vaisselle, les lits, les maisons, les machines à coudre, les ballons de football, avaient un sens et une utilité parce qu’Evita savait parfaitement quelle différence cela fait pour une famille pauvre de posséder ces choses. Le travail de la Fondation était éminemment pratique et personnel bien plus qu’il ne l’aurait été s’il avait été entièrement régi par la bureaucratie.” (Navarro, 131).
“... La Fondation se maintint ... jusqu’à la chute du régime. On l’avait souvent accusée d’être un organisme personnel; et pourtant, après la mort d’Evita, elle continua son activité. On l’accusa de gaspillage et de désordre et pourtant, presque un demi siècle plus tard, on devait reconnaître que l’Argentine n’avait jamais eu d’institution mieux organisée. La Fondation fonctionnait selon ses propres règles, non affectée par la bureaucratie--mais elle fonctionnait.” (Ortiz, 288)
“Une dame très catholique, Adela Caprile, membre de la Commission de liquidation de la Fondation qui fut mise en place après la chute de Perón en 1955, dit : “On ne peut accuser Evita d’avoir mis un seul peso dans sa poche. J’aimerais pouvoir en dire autant de tous ceux qui ont collaboré avec moi pour dissoudre l’organisation.” (Ortiz, 236)
Mme Caprile ne transigeait pas sur la vérité! La Fondation n’était pas une imposture. Comme le fit remarquer l’historien argentin Felipe Pigna (Pàgina 12, 30/4/2007)
“Toutes les loupes étaient focalisées sur les fonds de la Fondation Eva Perón pendant l’enquête, mais en 1946, 5 % seulement des fonds reçus par les Dames de Charité allèrent à leurs œuvres alors que les 95% restants servaient à payer leurs salaires.”
La Fondation Eva Perón construisit douze hôpitaux dans le pays. La polyclinique Président Perón dans le quartier ouvrier d’Avellaneda était un hôpital où l’on formait aussi des médecins et du personnel médical. En 1951 l’hôpital équipa un Train Sanitaire qui voyageait à travers toute l’Argentine, procurant à la population des vaccins gratuits, des radiographies, des médicaments. Tous les hôpitaux de la Fondation payaient des salaires élevés et pouvaient attirer les meilleurs médecins. Les chambres étaient petites, trois malades par chambre. Le matériel médical et les médicaments étaient fournis par la Fondation et gratuits pour les patients.
Evita fonda une Ecole d’Infirmières: Tout comme elle oeuvra pour que soient accordés aux femmes le droit de vote et des postes au Congrès, elle travailla avec la directrice de l’Ecole d’Infirmières, Teresa Adelina Fiora, pour créer une nouvelle sorte d’infirmière: une infirmière capable de conduire une jeep, d’établir et de diriger une clinique à l’intérieur du pays, là où les docteurs étaient rares, d’aller en mission humanitaire internationale, de prendre des initiatives.
La grande préoccupation d’Evita était de fournir à ceux qu’elle aimait le plus : les enfants, les personnes âgées, les ouvriers et les plus pauvres, des logements qui soient plus qu’adéquats (“adéquat” n’était pas acceptable pour Evita). Sa “Ville Evita” (Ciudad Evita) était en avance sur son temps; chaque famille avait sa propre maison. On pouvait aller à pied aux magasins, à l’église, à l’école, à la bibliothéque, et au stade, ce qui préservait le sentiment d’appartenir à une communauté. L’idée qu’une famille à revenus modestes puisse vivre dans une maison individuelle est encore considérée comme nouvelle aux Etats-Unis mais les villes d’Evita furent construites au début des années 50.
Ses maisons pour les personnes du troisième âge étaient en fait des “villages” avec des ateliers afin que ceux qui voulaient continuer à faire des travaux utiles (de la charpente à la traite des vaches) puissent le faire. Evita pensait que les personnes de troisième âge devraient habiter dans un lieu qui les encourage à continuer à vivre, et non pas à attendre simplement la mort.
Ses foyers pour les enfants, les Hogar Escuelas, ou Foyers Ecoles, étaient aussi des lieux où l’on pouvait vivre et grandir en sécurité, des lieux où l’on vous appelait par votre nom, jamais par un numéro, des lieux où l’on ne risquait pas de se faire raser la tête en punition de sa pauvreté.
Evita established a School of Nursing. Just as she worked to get women the vote and a place in Congress so she worked with the head of the School of Nursing, Teresa Adelina Fiora, to create a new kind of nurse - one who could drive a jeep, set up and run a clinic in the interior of the country where doctors were scarce, go overseas on humanitarian missions, take initiative.
Les Championnats annuels pour les Enfants et pour la Jeunesse ne se limitaient pas à encourager les jeunes, même les moins privilégiés dans les régions agricoles pauvres, à pratiquer des sports et à participer à des compétitions au plan national: il fallait que tous les participants subissent des examens médicaux pour faire un bilan de l’état de leur santé physique et psychologique. Ceux qui avaient besoin de soins médicaux ou de conseils étaient envoyés à des hôpitaux et leurs cas étaient suivis par les assistantes sociales de la Fondation. Le docteur Ramón Carillo, ministre de la Santé, qui avait créé la “Médecine du Sport” , supervisait les soins médicaux donnés aux enfants, “les seuls priviligiés de la “Nouvelle Argentine.” Dès 1955, les championnats comprenaient onze compétitions (les échecs, le basket, le football, la gymnastique, la natation, le saut, le tennis, le water polo, l’escrime, l’athlétisme, le lancer de poids). Les jeunes recevaient gratuitement des uniformes et de l’équipement et participaient avec enthousiasme. De cette façon, les championnats procurèrent des soins médicaux à des milliers d’enfants, dont beaucoup venaient de régions rurales pauvres, qui n’avaient pas accès à l’assistance médicale.
Evita fonda des Hogares de Transito, des demeures temporaires pour des femmes et leurs enfants jusqu’à ce qu’on leur trouve du travail et un logement; la Hogar de la Empleada, un foyer pour femmes seules qui travaillaient à Buenos Aires; des Unidades Basicas, des Unités de Base où les femmes pouvaient apprendre un métier ou obtenir une aide d’urgence; la Fondation avait commencé à bâtir 1,000 écoles … tout cela en sept ans!
Evita travailla également à la réforme du système pénal, particulièrement pour les femmes. Elle inclut l’assistance aux enfants dans le système, de façon à ce que les enfants puissent rester avec leurs mères, et créa des classes de réinsertion (où les femmes apprenaient à coudre ou à travailler dans des salons de beauté) de façon à ce que les femmes, à leur sortie de prison, aient acquis les bases d’un métier qui leur permettrait de gagner leur vie. Evita fit en sorte que les prisonniers puissent pratiquer des sports ou des activités recréatives, voir des films, et être rémunérés pour leur travail.
Dans son livre Ma Sœur Evita, Erminda Duarte raconte comment Evita procura un costume à une femme afin qu’elle puisse porter des vêtements normaux pour aller voir à l’hôpital sa mère gravement malade--accompagnée par une gardien également en tenue civile.
Evita avait des prémonitions. Elle savait qui étaient ses ennemis et elle savait--jusqu’à un certain point--ce dont ils étaient capables. Une fois, elle regarda tristement l’inscription sur la façade d’un de ses hôpitaux et dit: “Je leur laisse la tâche la plus facile: changer les panneaux.”
Evita pouvait-elle imaginer qu’après avoir renversé Perón en 1955, ses ennemis ne se contenteraient pas de changer les panneaux? En fait, ils iraient jusqu’à détruire les bâtiments. Lorsque j’ai étudié les œuvres sociales en Argentine, j’ai entendu parler de l’Hôpital pour Enfants créé par Evita. Il devait être le meilleur d’Amérique Latine et il était presque prêt à être inauguré en 1955. Il ne restait à compléter que quelques installations faciles à terminer, comme la pose de robinets. Quand les militaires prirent le pouvoir, ils laissèrent l’hôpital à l’abandon et il devint l’Albergue Warnes (Warnes était le nom de la rue où il avait été bâti): un refuge pour les parias et les voleurs, jusqu’à ce qu’on le détruise en fin de compte. Tout ce que les militaires auraient eu à faire aurait été de poser des robinets.
Si vous voulez savoir ce qui s’est passé quand les militaires ont pris le pouvoir en 1955, essayez d’imaginer ceci: imaginez que tout ce qui avait été programmé pour aider les gens qui étaient tombés à travers les mailles du réseau de sécurité sous la présidence de Reagan et de Bush père ait été détruit, démantelé, rasé ou saccagé par l’administration de Clinton--puisqu’àprès tout, Reagan et Bush père étaient des Républicains et Clinton un Démocrate. Cela semble absurde et absolument stupide? C’est ce qui s’est passé en Argentine. Des milliers de flacons de sang furent fracassés dans les “banques” de sang destiné aux transfusions dans le pays tout entier parce que les flacons étaient cachetés par des sceaux portant l’inscription “Fondation Eva Perón”. Des milliers de draps furent brûlés parce que découper les mots offensants “Fondation Eva Perón” aurait demandé trop de travail. Des enfants moururent dans une épidémie de polio parce que les poumons d’acier importés des Etats-Unis avaient été mis sous clé ou détruits. Comment aurait-on pu les utiliser quand chacun d’eux portait une petite plaque de métal qui disait: “Fondation Eva Perón”? Les militaires au pouvoir envoyèrent des camions pour aller recupérer les rideaux et les meubles dans les établissements fondés par Evita. Ils étaient trop beaux pour les classes laborieuses mais assez bons pour les militaires. L’hôpital pour les Enfants Malades créé par Evita à Termas de Reyes dans la province de Jujuy fut transformé en hôtel avec casino pour les militaires et leurs familles. Au lieu de détruire la Ville des Enfants à Buenos Aires dans le faubourg de Belgrano, ils la transformièrent en centre de rééducation pour poliomyélitiques--qui étaient nombreux. C’est un officier de marine qui me l’a dit lui-même. Il haïssait Evita et voulait éradiquer son œuvre de la surface de la terre. Mais sa fille était atteinte de polio, alors il lui semblait plus intelligent d’utiliser au moins cet établissement que de le détruire. Personne, cependant, ne se soucia du village miniature pour enfants, et les petites maisons furent finalement détruites. Après 1955, les péronistes étaient des citoyens de second ordre, à qui il fut interdit de présenter des candidats aux élections jusqu’aux années 70. Finalement, le jour arriva où la classe dirigeante dut permettre à Perón de revenir, non pas, comme il l’expliqua lui-même, parce qu’il avait été tellement bon, mais parce que ceux qui l’avaient remplacé avaient été tellement mauvais. Il revint, dit-il, pour mourir au service de son pays. Il mourut effectivement pendant son mandat et sa troisième femme, Isabelle, devint présidente. Quand l’inflation atteignit 2000% , les militaires reprirent le pouvoir. Cette fois, ils n’avaient pas besoin de détruire l’œuvre d’Evita. Ils l’avaient déjà fait. Au lieu de cela, ils détruisirent 30,000 citoyens de leur pays dans la Sale Guerre.
Qui était Eva Perón? C’est facile: la femme du Président de l’Argentine.
Qui était Evita? Sainte Evita? Son confesseur, le Père Benitez, disait qu’elle aimait trop les habits et les bijoux pour être une sainte (bien que, quand elle fut malade, elle disait: “Si je guéris et si je peux retourner aider les pauvres, tout ce dont j’aurai besoin, c’est d’une jupe et d’un chemisier.”
Evita révolutionnaire? En 1951, après une révolte des militaires qui avait échoué, elle acheta des armes au prince Bernard des Pays Bas pour armer la CGT. Elle était certainement révolutionnaire.
Quel est le plus grand legs d’Evita? Les hôpitaux, les maisons et les écoles ne durent pas toujours. La législation qui donne le droit de vote aux femmes et interdit l’usage de mines antipersonnel n’est efficace que si on peut la faire respecter.
Mère Térèsa disait qu’il fallait “donner jusqu’à ce que cela fasse mal” ; la princesse Diana voulait que nous regardions les pauvres et les parias avec un cœur neuf et nous a montré le chemin. Evita disait souvent à ses descamisados: “Je vous laisse mon cœur.” Il ne suffit pas d’admirer ces trois femmes importantes du 20ième siècle. Si nous voulons que ce qu’elles nous ont légué continue à vivre au 21ième siècle, nous devons nous sentir les bénéficiaires de leurs legs: nous devons hériter de leurs cœurs et imiter leurs actions.
Bibliographie
Crassweller,
Robert D. Perón and the Enigmas of Argentina. New York: W.W. Norton
& Company, 1987.
Fraser, Nicholas & Marysa Navarro. Evita: The Real Life of Eva Perón.
New York: W.W. Norton & Company, 1996.
Luna, Felix. El 45. Buenos Aires: Editoral Sudamericana, 1975.
Ortiz, Alicia Dujovne. Eva Perón. New York: St. Martin's Press,
1996.
Page, Joseph. Perón: A Biography. New York: Random House, 1983.
Fundación
Eva Perón. Eva Perón and Her Social Work. Buenos Aires: Subsecretaria
de Informaciones, 1950.
Escuela
de Enfermeras. Buenos Aires: Subsecretaria de Informaciones, 1951.
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