Eva Peron Perón Evita Biografía fotos museo
Eva Perón Foundation Evita Perón Historical Research Foundation
- Home
- Genèse de la Fondation
- Objectifs
- Responsable por Etats-Unis
Le Legs d’Evita Eva Perón
- Le Legs d’Evita ©
Biographie d'Evita Peron
- Evita Peron Actrice
- Biographie d'Evita: 1ère p.
- Biographie d'Evita: 2ème p.
- Biographie d'Evita: 3ème p.
- Interview avec Alicia Renzi
- Duarte: Notre Véritable Vie
La Fondation Eva Peron
- Trailers
- Les Débuts
- Les Ressources
- Réseau Santé et Sécurité
- Travail d'assistance sociale
- L'éducation
L'Album Photo d'Evita Peron
- Photographies d' Evita
L'Institut National de Recherche Historique Evita Peron
- Les Femmes et la Politique
Monument en l'honneur d'Evita Peron
- Monument dédié à Evita
Museo Eva Perón Buenos Aires
- Le Musée Evita
- Le Musée Evita: photos
- Ecoutez Evita Perón
English Version
Versión en Español

Les Dames de la Société de Bienfaisance dirigeaient des Ecoles - Foyers. C'étaient de grands bâtiments austères aux couloirs pleins de courants d'air et aux vitres opaques afin que les enfants qui y logeaient ne puissent ni voir ni être vus. Les enfants portaient des uniformes identiques, de couleur terne. On leur rasait fréquemment la tête. On ne les appelait pas par leur nom mais par un numéro qui était cousu sur leurs vêtements. On les disciplinait plutôt qu'on ne les éduquait. L'école, c'était essentiellement un lieu de travail, de travail dans des ateliers, voire dans des ateliers où l'on exploite les travailleurs. Les filles passaient de longues heures laborieuses à coudre de la layette pour les dames riches de la Société qui dirigeaient les orphelinats. Souvent les enfants ne quittaient l'orphelinat qu'à la période de Noël, pour mendier au coin des rues afin de récolter de l'argent au profit de la Société de Bienfaisance.
Les enfants n'étaient pas les seuls à être exploités. Un rapport du Congrès en 1939 révéla que des employés de la Société de Bienfaisance travaillaient 12 à 14 heures par jour, avec un seul jour de congé tous les 10 ou 15 jours. Certains n'avaient pas de jour de congé et gagnaient entre 45 et 90 pesos à une époque où le salaire minimum était de 120 pesos. (Diario de Sesiones de la Camera de Diputados, 1939, p.444) Par contre,95 % des fonds dont disposaient les dames de la Société servaient à leur payer des salaires alors que 5% seulement servaient à faire fonctionner leurs oeuvres (Felipe Pigna, Página12 : 30 Abril, 2007).

Pour Evita, l'essentiel, c'était de créer des foyers qui soient qui soient des refuges où les enfants soient en sécurité.
On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme.
Pendant les 7 ans qui précédèrent le Coup d'Etat militaire de 1955 qui renversa le gouvernement constitutionnellement élu de Peron, la fondation construisit 20 Ecoles - Foyers (Hogares Escuelas).
Ce qui sautait aux yeux quand on voyait leur architecture , c'était la motivation qui les avait fait construire: le désir profond de créer de vrais foyers. C'était l'âme même de ces refuges. Les enfants fréquentaient les écoles publiques et maintenaient des liens familiaux chaque fois que c'était possible. C'était sur l'intégration et non la ségrégation que les Ecoles -Foyers étaient centrées.
L'architecture des Ecoles - Foyers reflétait leur ouverture sur la société: Les haies qui les entouraient n'avaient jamais plus d'un mètre de haut. Les bâtiments eux-mêmes étaient typiques de l'architecture de la Fondation. Ils étaient construits selon le style mission californienne, spacieux et bien aérés, pleins de lumière, avec des toits de tuiles rouges, des murs blancs et des pelouses vertes. Les décorations intérieures étaient de la plus haute qualité, avec des lits en chêne, des mosaïques et des carreaux qui ont résisté à 50 ans d'abandon et de manque de soins. Les jolies nappes, les fleurs partout, les décorations murales faites pour réjuir les yeux d'un enfant, les livres et les jouets, tout cela aidait à créer l'atmosphère d'un foyer familial.

 


Les Ecoles - Foyers abritèrent environ 16.000 enfants à une époque où la population de l'Argentine était d'environ 16 millions.
Elles furent construites là où le besoin socio-économique était le plus grand. Les parents qui désiraient que leurs enfants soient admis dans les Ecoles - Foyers devaient écrire à Evita personnellement. ( Ils devaient prendre l'initiative ) et pendant la construction de l'Ecole - Foyer, les assistantes sociales et les visiteurs sociaux allaient dans les maisons des familles pour vérifier la situation de chaque famille et évaluer ses besoins.

La fondation établit une échelle de priorités pour l'admission:

1. Abandon matériel ou moral.
2. Maladie des parents ou des tuteurs.
3. Extrême pauvreté.
4. Décès de l'un ou des deux parents.
5. Vie familiale perturbée ou parents séparés.
6.Environnement nuisible (conditions de vie malsaines ou manque des objets et denrées de première nécessité.)
7. Instabilité économique due au chômage.
8. Incapacité des parents de s'occuper des enfants à cause d'un handicap ou d'une maladie.
9.Parents ou tuteurs trop âgés.
10. Incarcération d'un (ou des deux) parent(s).

Les enfants étaient admis de 4 à 10 ans (de 6 à 10 ans à Ezeiza ). Les enfants souffrant de problèmes physiques et psychologiques étaient confiés à des institutions appropriées et la Fondation payait le traitement. Des assistantes sociales travaillaient avec chaque famille avant et pendant le séjour de l'enfant à l'Hogar Escuela.
Evita ne voulait pas que les enfants soient coupés du monde. Tous les enfants devaient avoir un noyau familial en dehors du Hogar où ils pouvaient passer les week-ends et les vacances. Si l'enfant n'avait pas de parents ou ne pouvait rentrer à la maison pour quelque raison que ce soit, alors on lui trouvait un tuteur ou une personne à qui le confier.
Dès l'admission, un bilan de santé était établi pour chaque enfant et après la première visite médicale les enfants passaient deux visites par mois où l'on veillait particulièrement à mettre en oeuvre une médecine préventive. Des médecins, des infirmières, des dentistes, des diététiciens et des hygiénistes étaient responsables de la santé du personnel et des enfants du Hogar.

Le Hogar recevait des externes ( des enfants qui rentraient dîner et passer la nuit chez eux ) et des internes . On fournissait des habits à tous les enfants (pas d'uniformes , excepté le tablier blanc que tous les enfants d'Argentine portaient à l'école publique ). On leur fournissait aussi des chausseurs, des livres et des fournitures scolaires , et des médicaments si besoin était. Les internes étaient les enfants les plus pauvres ou ceux qui vivaient trop loin pour pouvoir rentrer chez eux chaque jour. Les externes étaient les enfants qui pouvaient profiter chez leurs parents des objets et des denrées de première nécessité.
Les cours supplémentaires, le soutien et les leçons particulières étaient dispensés si nécessaire . Les enfants étaient emmenés à l'école publique dans des cars scolaires. Lorsqu'ils étaient au Hogar, les enfants étaient confiés , par groupes de quinze, à une préceptrice, une sorte de "nounou". Chacune étant responsable d'un groupe. Les enfants portaient les habits de leur choix pour sortir. On faisait le maximum pour éviter la "mentalité d'asile" qui avait prévalu pendant les années de la Société de Bienfaisance. Les enfants n'étaient pas stigmatisés ni regardés comme des bêtes curieuses. (pas de têtes rasées, pas de numéro à la place d'un nom, pas de mendicité pour récolter des fonds).
Dès 1954, le Ministère de l' Education dut prendre des dispositions pour les premiers groupes d' enfants du Hogar qui,en fin d'école primaire,étaient prêts à entrer au lycée. La Fondation n'avait qu'un Foyer pour lycéens, la Ciudad Estudiantil à Buenos Aires.( Ces jeunes gens vivaient à la Ciudad Estudiantil mais, dans la journée, allaient allaient au lycée en autobus.) On avait prévu de construire davantage de Ciudades Estudiantiles mais elles n'avaient pas encore été construites. Le Ministère de l' Education envoya les élèves aux lycées qui convenaient le mieux à leurs capacités et à leur vocation. Puisque les Foyers pour lycéennes n'avaient pas encore été construits, les jeunes filles furent autorisées à rester au Hogar et étaient externes au lycée. Le Hogar continuait à leur procurer des habits, de la nourriture, des soins médicaux, des fournitures scolaires et des livres pendant leurs années de lycée. Cependant, les jeunes filles perdaient ces privilèges si elles avaient des résultats insuffisants dans une matière. Leurs résultats étaient par conséquent examinés de près et après la classe on les surveillait attentivement et on leur donnait l'aide nécessaire, en faisant pour elles "ce que toute mère patiente et intelligente ferait pour ses enfants". ( Ferioli, La Fundacion Eva Peron, vol. 1, p77 )

Trois fois par semaine, les élèves pouvaient participer, après la classe, à des activités extra scolaires, telles que la danse, la danse folklorique, la cuisine, la couture, la musique et le dessin. Les élèves avaient le droit de choisir librement ce qui les intéressait le plus.
En 1955 (avant le coup d'état de septembre) le directeur de chaque Foyer avait reçu des ordres stricts pour "encourager les jeunes filles à continuer leurs études post secondaires à la Cité Universitaire de Cordoba ( ibid,p 78 ), qui aurait été inaugurée si le gouvernement d'Amburu n'en avait pas paralysé la construction. (ibid. p. 79 )
Evidemment, après le coup le coup d'état militaire de 1955, la mentalité de la Société de Bienfaisance revint à l'ordre du jour.
Les membres de l'équipe qui intervenait dans la Fondation, ont la preuve écrite du choc qu'il ont subi ! Il s'agit du rapport suivant, daté de décembre 1955 :"Les avantages accordés aux mineurs étaient variés et somptueux. Nous pouvons dire qu'ils étaient excessifs et pas du tout en accord avec les normes de sobriété d'une République qui se doit de former ses enfants dans l'austérité. La volaille et le poisson étaient inscrits aux divers menus quotidiens. Quant aux habits des enfants, on les renouvelait tous les 6 mois et on détruisait les vieux habits." (voir: Ferioli, La Fondation Eva Peron, vol 1, p. 87).

Au cours de ses recherches sur le tremblement de terre de 1945 à San Juan, l'historien américain Mark Healy mit la main sur un dossier juridique qui illustre la rapidité avec laquelle l'Argentine rétrograda dans son passé après le coup d'état militaire de 1955.
Une avocate anti péroniste avait été chargée d'intervenir dans les décisions à prendre concernant la Hogar Escuela de San Juan. Elle décida de la transformer en agence pour l'emploi, afin que les jeunes filles, au lieu d'aller au lycée, puissent travailler comme bonnes dans des maisons comme la sienne ou dans celles des femmes de son milieu. Les assistantes sociales employées par l'école protestèrent, tout comme les jeunes filles , qui se rassemblèrent dans le patio pour crier "Nous voulons que Peron revienne !" (voir Clarín, 7 août 2006, "Hogar Escuela de San Juan).

Peron revint au pouvoir en 1973 mais , dans l'intervalle, la Fondation Eva Peron avait été pillée, démantelée, ses oeuvres et ses constructions avaient été détruites et les résidents qui en avaient bénéficié dispersés aux quatre vents.
Les militaires, comme les Bourbons, n'avaient rien appris ni rien oublié.

Evita, tristement et prophétiquement, avait dit un jour: "Je leur laisse la tâche la plus facile, celle de changer les panneaux." Si seulement ils s'étaient contentés de changer les panneaux sur les bâtiments en laissant les oeuvres et les constuctions intactes!

La Cite des Enfants Amanda Allenby Dolane Larson


Ciudad infantilLa Cité des Enfants n'était pas un Parc d'Attractions consacré à l'amusement, bien qu'il procurât de la joie à des milliers d'enfants. C'était un refuge sûr pour les enfants dont les parents étaient en grande difficulté et avaient besoin qu'on s'occupe de leurs enfants pendant un laps de temps plus ou moins long. C'est pourquoi la Ciudad Infantil fonctionnait pratiquement comme les Hogar Escuelas ( voir l'article sur le site internet ) en accueillant des externes et des internes. Un slogan de l'Âge d'Or Péroniste ( les premières années de la présidence de Peron, lorsqu' Evita était encore en vie et que tout semblait possible ) proclamait que "Les seuls privilégiés sont les enfants ". Evita voulait que les enfants soient non seulement privilégiés mais protégés. Sa fondation tissa un filet de protection qui s'étendait de l'enfance ( les Ecoles Foyers pour les enfants de l'école primaire ) à l'adolescence ( La Cité Estudiantine pour les élèves du secondaire ) et au-delà (La Cité Universitaire ). La Cité des Enfants, qui accueillait des enfants de 2 à 7 ans, était un véritable enchantement. Les assistantes sociales attribuaient des places aux enfants selon les critères des besoins définis par la charte de la Cité ( très semblable à la charte des Ecoles Foyers ) . La Cité était prévue pour accueillir 450 enfants. En moyenne, elle en recevait 300 , externes et internes compris. La Cité des Enfants était la prunelle des yeux d'Evita. Elle pouvait y voir les fruits des sacrifices qu'elle faisait dans sa vie personnelle. Les visiteurs venus d'autres pays disaient tous que c'était un établissement modèle, bien en avance sur son temps. Son but était d'intégrer les enfants marginaux dans la société, de les préparer pour l'école et de les aider à développer des relations saines grâce au jeu.
Lorsque les gens se remémorent la Cité des Enfants, ils pensent inévitablement à ses bâtiments en miniature : les châlets,la place avec sa fontaine et son jet d'eau, l'école,la mairie, l'église de style nordique, avec ses vitraux, la station service où les enfants conduisaient leur voiture à pédales et demandaient aux "employés" de "faire le plein", le commissariat où l'on distribuait des "amendes" à ceux qui avaient commis "des excès de vitesse", la banque et le centre commercial avec son assortiment de magasins: (la pharmacie,le magasin de fruits et légumes,l'épicerie ) et la petite rivière couleur d'azur qui serpentait à travers la Cité. Dans la Cité des Enfants , tout le monde avait une chance d'être maire, banquier, pharmacien ou instituteur mais pour une journée seulement. On occupait les postes à tour de rôle, pour que chaque enfant puisse remplir des fonctions variées dans la communauté.
Mais la Ciudad Infantil était beaucoup plus qu'une collection de bâtiments en miniature. La Cité tout entière avait la dimension de deux pâtés de maisons, bordés par 4 rues: Echeverria, Husares, Juramento et Ramsay dans le Barrio Belgrano, un faubourg de Buenos Aires. Sur une moitié de la surface s'étendait une grande cour plantée d'arbres, avec des toboggans, des balançoires, des bacs à sable, des chevaux de bois et un train électrique. L'autre moitié contenait le bâtiment principal qui abritait les bureaux administratifs, une clinique, des salles de classe, un réfectoire capable d'accueillir 450 enfants, 4 dortoirs pouvant héberger 110 enfants, un cirque, une grande salle polyvalente et un théâtre. A l'extérieur se trouvaient des solariums, une piscine et une ville miniature (un adulte qui désirait entrer dans un des bâtiments de la ville miniature devait se baisser ).
Les murs du bâtiment principal étaient décorés avec des dessins de personnages familiers aux enfants depuis des générations: Le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Les Trois Petits Cochons et des animaux de cirque. Le plafond du réfectoire était décoré de poutres pour avoir l'air moins haut et toutes les pièces étaient claires, spacieuses et bien aérées. Les habits des enfants venaient des meilleurs magasins de Buenos Aires et étaient changés tous les 4 mois. Les enfants aux crânes rasés et aux uniformes grisâtres de la Société de Bienfaisance n' avaient pas leur place dans l'Argentine Nouvelle.
Un détail illustre la qualité des soins donnés aux enfants : Les tables de la salle à manger avaient des nappes de trois couleurs différentes, mais le jaune, le rose et le bleu des nappes n'avaient pas été programmés par un décorateur. Les trois couleurs correspondaient aux trois groupes de régimes alimentaires prescrits aux enfants par leurs diététiciens. La valeur calorique de l'alimentation des pensionnaires était basée sur leur taille et leur poids afin qu'ils reçoivent les vitamines, les minéraux et les protéines nécessaires à 100% de leurs besoins quotidiens. Les externes, qui risquaient d'être mal nourris chez eux, recevaient l'équivalent de 90% de leurs besoins.
Pendant les vacances d'été, les enfants allaient à l'Hôtel pour Enfants à Chapadmalal, où beaucoup d'entre eux pataugeaient dans les eaux de l'Océan Atlantique pour la première fois de leur vie.
Si la situation familiale ne s'était pas améliorée quand le moment était venu pour l'enfant d'aller à l'école, alors l'enfant avait priorité pour être accueilli dans une Hogar Escuela. La construction de la Ciudad Infantil se poursuivit nuit et jour pendant 5 mois et 20 jours. Elle fut terminée en un temps record et inaugurée le 14 juillet 1949, sans doute un des jours les plus heureux de la vie d'Evita en tant que femme du Président. Si on visionne les "Actualités"de l'époque, on la voit pirouetter, presque danser, en montrant tout ce qu'il y avait à voir aux personnes présentes à l'inauguration. Les ouvriers qui avaient travaillé le plus grand nombre d'heures lui présentèrent les" Clés de la Cité" et lui dirent qu'ils travaillaient pour le bien de leurs propres enfants quand ils travaillaient pour la Cité.
La Cité fut baptisée" Ciudad Infantil Amanda Allen"après qu'une des infirmières de la Fondation eût été victime d'un accident d'avion en revenant d'aider les victimes d'un tremblement de terre en Equateur.
La soeur d'Evita, Ermida, rapporte une anecdote qui montre que la Ciudad Infantil était toujours présente dans les pensées d'Evita. Un jour, un homme d'un certain âge vint lui demander de l'aider à trouver du travail. "J'aime vraiment la campagne" ,dit-il. Evita voyait bien que le travail à la ferme serait trop dur pour lui à son âge, alors elle lui dit: "J'ai besoin de vous dans la Cité. Je vais vous donner un travail. On m'a donné trois petits ânes pour que les enfants de la Ciudad Infantil puissent les monter et je veux que vous en preniez soin pour moi." Erminda dit que d'avoir à prendre soin de ces ânes fit de lui l'homme le plus heureux du monde. Evita rendait souvent visite à la Cité sans être annoncée, de jour ou de nuit. Elle voulait vérifier qu'il ne manquait rien et réclamait les enfants par leur nom si elle ne les voyait pas. Ermida raconte comment, quand elle sut qu'elle allait mourir, elle échappa aux docteurs et alla visiter la Ciudad Infantil. Quand elle rentra à la Résidence, elle dit en pleurant à sa soeur que le niveau des soins qu'elle avait toujours exigé n'avait pas été maintenu.
Après le coup d'état militaire de 1955, les enfants de la Cité furent renvoyés et on transforma l'établissement en école maternelle pour les enfants de la haute bougeoisie du quartier de Belgrano. Plus tard , la Ligue contre la Paralysie Infantile occupa les bâtiments administratifs. En 1964 , l'auteur de cet article découvrit que la démolition de la cité miniature avait été programmée. Elle fit appel aux journaux et aux magazines qui manifestaient le plus de sympathie aux travailleurs dont les contributions avaient permis de construire la Cité. Les journaux écrivirent des articles, mais le public n'eut pas le pouvoir d'arrêter la destruction et les bâtiments furent rasés pour faire place à un parking .
Ce qui s'est passé à la Ciudad Infantil est symbolique de la destruction des oeuvres d'Evita. Dans l'Argentine du troisième millénaire, les enfants ne sont plus privilégiés. En fait, dans un pays capable de produire assez de nourriture pour la population des Etats-Unis tout entière, il y a des enfants d' Argentine en train de mourrir de faim.
Après la prise de pouvoir par les militaires en 1955 , les oeuvres d'Evita furent systématiquement détruites ou servirent à des usages plus en accord avec la philosophie de ceux qui étaient redevenus la classe dirigeante ( par exemple, les militaires transformèrent l'hôpital pour enfants de Terma de Reyes en hôtel de luxe avec casino pour eux et leur familles.)
Les arguments des militaires pour justifier le démantèlement de la Ciudad Infantil figurent dans le rapport de leur équipe d'investigation en date du 5 décembre 1955. Nous leur laissons le mot de la fin : "Les soins donnés aux mineurs étaient variés, voire somptueux.
Nous pouvons même dire qu'ils étaient excessifs et pas du tout en accord avec les normes de sobriété d'une république qui se doit de former ses enfants dans l'austérité. La volaille et le poisson étaient inscrits aux divers menus quotidiens. Quant aux habits des enfants, on les renouvelait tous les six mois et on détruisait les vieux habits."

Bibliographie

Ferioli, Néstor. La Fundación Eva Perón / 2. Buenos Aires:Centro Editor de América Latina, 1990.

Fraser, Nicholas & Marysa Navarro. Evita: The Real Life of Eva Perón. New York: W.W. Norton & Company, 1996.

Ortiz, Alicia Dujovne. Eva Perón. New York: St. Martin’s Press, 1996.

Fundación Eva Perón. Eva Perón and Her Social Work. Buenos Aires: Subsecretaria de Informaciones, 1950.

La Nación Argentina: Justa, Libre, Soberana. Buenos Aires: Ediciones Peuser, 1950.

 

The President Peron Students Citypar Dolane Larson
 
La Ciudad Estudiantil était située à côté de la Cité des Enfants dans le quartier de Belgrano, faubourg de Buenos Aires. Elle s'étendait sur quatre blocs d'immeubles de la ville: Echeverria, Ramsay, Dragones etBlanco Encalada.
Elle était organisée de la même façon que les Ecoles Foyers. Les étudiants étaient emmenés à leur lycée chaque jour en autobus et recevaient du soutien scolaire si nécessaire quand ils rentraient à la Cité des Etudiants à la fin de leur journée scolaire.
On donnait également des cours à la Cité des Etudiants et l'on mettait l'accent sur l'étude des technologies nouvelles pour préparer les élèves à réussir dans le monde moderne.
Les cours dispensés aux étudiants à la Cité étaient bien supérieurs à ceux que dispensaient la plupart des établissements scolaires du secondaire. Quand les militaires fermèrent la Cité après le coup d'état de 1955, de nombreux étudiants se virent offrir des bourses par d'autres pays, soucieux de profiter de leurs compétences.
La Ciudad Infantil et la Ciudad Estudiantil étaient toutes les deux en avance sur leur temps. Le but de la Ciudad Estudiantil n'était pas de fonctionner seulement comme une Hogar Escuela pour des adolescents dans le besoin mais aussi de préparer de futurs responsables issus de la classe ouvrière en les faisant participer aux prises de décisions pour la gestion de la Ciudad Estudiantil.
Tous les étudiants étaient de sexe masculin. Puisque la Fondation n'avait pas encore de Ciudad Estudiantil pour les jeunes filles, celles-ci demeuraient sous la protection des Hogares Escuelas; elles recevaient de la nourriture, des habits, des soins médicaux, des cours dans des lycées, des livres, du matériel scolaire, tout ce dont elles avaient besoin pour terminer leurs études secondaires. ( La seule condition était qu'elles aient la moyenne dans toutes les matières, mais elles pouvaient toujours avoir recours au soutien scolaire. )
Les bureaux de la Cité étaient calqués sur les bureaux de la Casa Rosada (Où le Président travaillait mais ne résidait pas ). Les étudiants choisissaient un président, des"ministres" et des "diplomates" qu'on encourageait à formuler des suggestions et des critiques constructives. Tout le monde avait un travail spécifique, depuis l'accueil des nouveaux arrivants, à l'aide à l'adaptation à la vie de la Cité, à la participation aux patrouilles de nuit et , en fin de compte, à la responsabilité d'un bureau électoral.
Selon sa personnalité, un adolescent pouvait avoir une chambre individuelle ou partager une chambre avec un ou deux étudiants. Les étudiants étaient responsables de la propreté de leur chambre et devaient avoir une tenue correcte. Même si la Fondation pourvoyait à leurs besoins, ils devaient cirer leurs chaussures et se servir eux-mêmes à la salle à manger.
"Ils devaient travailler au bien de la communauté mais ne pas devenir des outils entre les mains d'un ambitieux.", leur disait Evita qui répétait une idée souvent exprimée par Peron.
On donnait une grande importance à l'éducation physique et aux sports. Les clubs de la Cité occupaient deux blocs et les étudiants pouvaient appartenir à un club de gym et à deux clubs sportifs: football, escrime, basket, course, natation, plongée, water polo, etc...Un stade, un salon de coiffure et des vestiaires faisaient partie du complexe sportif.
Les deux autres blocs de la Cité comportaient huit bâtiments qui abritaient une salle à manger, un "bar" ( qui ne servait que du lait ), une salle de séjour et les chambres d'étudiants. (Des chambres individuelles ou pour deux ou trois au maximum ).
Les étudiants venaient d'horizons divers; les porteños sophistiqués, natifs de Buenos Aires se retrouvaient avec leurs cousins d'extrême nord (Salta, Jujuy ) et du sud ( la Patagonie ) et l'on faisait un maximum d'efforts pour favoriser l'intégration de tous en utilisant le dénominateur commun de leur nationalité argentine.
Des activités annexes y contribuaient, telles que les feux de joie et les cours d'art dramatique. Les argentins aiment beaucoup le maté, cette infusion très prisée des gauchos légendaires, qu'ils boivent dans une gourde avec une "paille" en argent, la bombilla. Le soir, les étudiants se réunissaient autour d'un feu de joie. On ajoutait de l'eau chaude aux feuilles de maté et on se faisait passer la gourde en "refaisant le plein" en feuilles et en eau chaude au fur et à mesure des besoins.
Une fois par an, au cours de la "Cérémonie du Maté" les étudiants choisissaient la personne qui s'était montrée la plus amicale et la plus serviable pendant l'année.
Evita supervisait tous les détails. C'est ainsi qu'elle refusa des verres d'importation qui portaient les mots "Sweet Dreams" ( Faites de Beaux Rêves ) en anglais parce qu'elle voulait encourager les jeunes à être fiers de leur héritage culturel argentin.

En 1952, dans le cortège qui suivait sa dépouille mortelle jusqu'au Congrès , où elle allait être solennellement exposée , les étudiants de la Cité marchaient avec les infirmières de la Fondation, de chaque côté du cercueil.
Après le coup d'état militaire de 1955 ,les étudiants furent renvoyés et les bâtiments furent transformés en centre de détention pour les membres du gouvernement qui avaient été arrêtés simplement parce qu'ils étaient Péronistes. Plus tard, la Ligue contre la Paralysie Infantile prit possession des bâtiments.


Bibliographie

Ferioli, Néstor. La Fundación Eva Perón / 1. Buenos Aires:Centro Editor de América Latina, 1990.

Fraser, Nicholas & Marysa Navarro. Evita: The Real Life of Eva Perón. New York: W.W. Norton & Company, 1996.

Ortiz, Alicia Dujovne. Eva Perón. New York: St. Martin’s Press, 1996.

Fundación Eva Perón. Eva Perón and Her Social Work. Buenos Aires: Subsecretaria de Informaciones, 1950.

Fundación Eva Perón. Cuidad Estudiantil. Buenos Aires: Subsecretaría de Informaciones, 1954.

La Nación Argentina: Justa, Libre, Soberana. Buenos Aires: Ediciones Peuser, 1950.

 
University citiespar Dolane Larson

 
En 1953, supervisée par le Département de l'Architecture, sous les auspices du Ministère des Travaux Publics, la Fondation commença la construction de deux Cités Universitaires dans les provinces de Cordoba et Mendoza . Ces Cités devaient être dotées d'un vaste bâtiment central pour les classes ainsi que de cafétérias et de bâtiments résidentiels plus petits pour loger les professeurs et les étudiants. La Cité Universitaire de Cordoba aurait été inaugurée en décembre 1956, mais le général Aramburu, chef du gouvernement militaire à l'époque, donna l'ordre d'arrêter la construction. La Fondation put terminer la construction d'une cafétéria pour les étudiants de l'université dans la cité de La Plata, dans la province de Buenos Aires.


Bibliographie

Ferioli, Néstor. La Fundación Eva Perón / 1. Buenos Aires:Centro Editor de América Latina, 1990.

La Nación Argentina: Justa, Libre, Soberana. Buenos Aires: Ediciones Peuser, 1950.


Fundación de Investigación Histórica Evita Perón

Ce site a été créé par la famille d'Evita Peron qui en assure le suivi. Notre but est de faire connaître la vie et le Legs d'Evita Peron.
Sauf autorisation spéciale, toute reproduction du contenu est interdite. © 1998-2008 FIHEP
Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.